TROIS VISAGES



Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice... Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.
Les trois visages du titre sont ceux de trois actrices appartenant à trois générations différentes. Nous ne verrons pas la plus âgée, confinée dans sa maison, qui incarne un passé refoulé et ignoré. Serait-elle une métaphore du destin de Panahi, condamné à ne pas sortir d’Iran, à ne plus faire de film. Il réussit cependant à filmer à tout prix, comme en contrebande. On retrouve dans Trois visages l’influence d’Abbas Kiarostami dont Panahi fut l’assistant. Mais, malgré cette influence indéniable, Trois visages est un film profondément original, un road movie poétique, plein d’humour, une galerie de portraits hauts en couleurs, une critique des conservatismes de toutes sortes, le tout magnifié par une image superbe.