29e Cinémas d'ailleurs
29ème CINÉMAS D'AILLEURS
REGARDS SUR LES CINÉMAS ISRAÉLIEN
ET PALESTINIEN D'AUJOURD'HUI
Depuis le milieu des années 2000, on assiste en Israël |
Programme :
- Jeudi 7 novembre, 20h30 : LES TÉMOINS DE LENDSDORF
- Vendredi 8 novembre, 20h30 : THE OPERATIVE
- Samedi 9 novembre, 18h : WAJIB, L'INVITATION AU MARIAGE
- 20h30 : IT MUST BE HEAVEN (Avant-première, film suivi d'un débat animé par Daniel Rocchia)
- Dimanche 10 novembre, 15h : WARDI
- 18h : TEL AVIV ON FIRE
- 20h30 : THE REPORTS ON SARAH AND SALEEM
- Lundi 11 novembre 18h : UN HAVRE DE PAIX
- 20h30 : WORKING WOMAN
(tous les films sont en version originale sous-titrée en français à l'exception de WARDI).
LES TÉMOINS DE LENDSDORF
Yoel est un historien juif orthodoxe, chargé de la conservation des lieux de mémoire liés à la Shoah. Depuis des années, il enquête sur un massacre qui aurait eu lieu dans le village de Lendsdorf en Autriche, au crépuscule de la Seconde Guerre Mondiale. Jusqu’ici patientes et monacales, ses recherches s’accélèrent lorsqu’il se voit assigner un ultimatum : faute de preuves tangibles des faits, le site sera bétonné sous quinzaine…
THE OPERATIVE
À la fin des années 2000, alors que le monde craint que l'Iran ne se dote de l'arme atomique, Rachel, ex-agente du Mossad infiltrée à Téhéran, disparaît sans laisser de trace. Thomas, son référent de mission, doit la retrouver entre Orient et Occident, car Rachel doit revenir à tout prix sous le contrôle de l’organisation… ou être éliminée.
Adapté d’un best-seller, le film propose une plongée au sein du quotidien d’une agent infiltrée à Téhéran. Adler délaisse l’action et le bling-bling pour approcher le genre par une grande sobriété à la fois dans sa mise en scène et dans son récit. Le beau personnage de Rachel, qu’interprète merveilleusement Diane Kruger, apporte une nouvelle profondeur à la figure de l’espionne, lui donnant des sentiments, des doutes et des remords, bref de l’humanité.
WAJIB, L'INVITATION AU MARIAGE
Abu Shadi, divorcé, professeur à Nazareth, prépare le mariage de sa fille. Dans un mois, il vivra seul. Shadi, son fils, architecte à Rome depuis des années, rentre quelques jours pour l’aider à distribuer les invitations au mariage, de la main à la main, comme le veut la coutume palestinienne du « wajib ». Tandis qu’ils enchaînent les visites chez les amis et les proches, les tensions entre le père et le fils remontent à la surface …
Sous la forme d’un road movie urbain , le troisième film d’Anne-Marie Jacir est un film doux malgré les relations tendues entre le père et le fils. Les dialogues, tour à tour cocasses et touchants, sont d’un naturel épatant, les deux interprètes, père et fils à la ville aussi, portent ce film plein de tendresse qui fait exister des personnages palestiniens « ordinaires ». Une « flânerie familiale qui touche et séduit. » Fiches du cinéma
IT MUST BE HEAVEN
ES fuit la Palestine à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que son pays d'origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d'une vie nouvelle se transforme vite en comédie de l'absurde. Aussi loin qu'il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie. Un conte burlesque explorant l'identité, la nationalité et l'appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir " chez soi " ?
Une décennie après son précédent long métrage, Elia Suleiman revient avec un film remarquable de malice et d’invention stylistique. Il est le protagoniste quasi muet et promène son regard poétique sur les lieux qu’il traverse. Il observe la folie du monde avec un humour laconique à la Buster Keaton ou à la Jacques Tati. Un conte burlesque explorant l’identité, la nationalité et l’appartenance, dans lequel il pose une question fondamentale : où peut-on se sentir « chez soi » ?
WARDI
Beyrouth, Liban, aujourd’hui.Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née. Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948. Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour. Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet espoir ?
« Premier long métrage de Mats Grorud, Wardi retrace soixante-dix années de conflit israélo-palestinien, à travers les yeux d’une petite fille. À la croisée des techniques de l’animation, ce film d’animation séduit par son récit mémoriel et son lyrisme. » Fiches du cinéma.
TEL AVIV ON FIRE
Salam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès « Tel Aviv on Fire ! » Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, fan de la série, et pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste.
Le film démontre avec une grande intelligence comment la question des images peut faire l’objet d’une guerre symbolique entre deux peuples et d’une guerre artistique entre un scénariste et une production.
« Comédie politique enlevée ce troisième film de Sameh Zoabi se révèle aussi intelligent que réjouissant. » Fiches du cinéma
THE REPORTS ON SARAH AND SALEEM
Sarah, israélienne et Saleem, palestinien, entretiennent une liaison adultère. Dans un contexte géopolitique complexe, leur aventure déclenche un jeu dangereux de duperie entre ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui ne le détiennent pas.
Muayad Alayan offre un film dont l’action se déroule à la fois dans la partie Est, palestinienne, dans la partie ouest, israélienne et dans les territoires, c’est-à-dire derrière le mur. Dans ce contexte géopolitique délirant, un adultère, situation vaudevillesque par excellence, devient un incroyable révélateur de la manipulation des uns (Palestiniens) et de la paranoia des autres (Israéliens) Mais c’est aussi le récit d’une double émancipation féminine. « Un très beau film, tendu, exigeant subtil et profond qui nous livre une magistrale analyse du dévoiement politique tant israélien que palestinien. » Fiches du cinéma
UN HAVRE DE PAIX
Trois frères se retrouvent pour enterrer leur père dans le kibboutz de leur enfance. Avishaï, le plus jeune, doit partir deux jours plus tard à la frontière libanaise où un nouveau conflit vient d’éclater. Il sollicite les conseils de ses frères qui ont tous deux été soldats. Itaï souhaite endurcir le jeune homme tandis que Yoav n’a qu’une idée en tête : l’empêcher de partir. Dans ce kibboutz hors du temps, le testament du père va réveiller les blessures secrètes et les souvenirs d’enfance...
Voilà donc un film d’une grande intelligence, qui vient dénoncer les horreurs de la guerre, sans jamais les nommer directement. A travers un mélange réussi de grotesque et de tragique, Yona Rozenkier pourfend le culte de la force physique et des valeurs viriles qui constitue la société israélienne autant qu’il la menace.
WORKING WOMAN
Orna travaille dur afin de subvenir aux besoins de sa famille. Brillante, elle est rapidement promue par son patron, un grand chef d'entreprise. Les sollicitations de ce dernier deviennent de plus en plus intrusives et déplacées. Orna prend sur elle et garde le silence pour ne pas inquiéter son mari. Jusqu’au jour où elle ne peut plus supporter la situation. Elle décide alors de changer les choses pour sa famille, pour elle et pour sa dignité.
Bien avant la mouvance #Metoo née en octobre 2017, Working woman est un projet de longue date de Michal Aviad. Elle joue la carte du suspense psychologique sans s’abandonner au spectaculaire. « Si Working Woman est un film engagé, inspiré d’événements vécus, le film dépasse les partis pris du «sujet de société» pour s’immerger dans une expérience trouble et périlleuse avec une finesse d’analyse remarquablement servie par le talent des comédiens. » Le Figaro
Construit comme un thriller, ce film est d’autant plus intéressant qu’il repose sur un double suspense public et privé. Yoel a raté sa vie, obsédé par son travail à un point proche du fanatisme. Quant à l’Histoire, le film nous interroge : est-il plus important de révéler une vérité datant de 70 ans quitte à causer des dégâts au présent ou respecter le point de vue des survivants qui ont choisi de se taire ? « Amichai Greenberg, dont c’est le premier long métrage, fait preuve d’une grande efficacité narrative et d’un vrai sens du rythme. » Positif