Cinémas d'ailleurs : CINÉMAS D'AFRIQUE
Du 2 au 6 novembre
Cinémas d'Ailleurs :
CINÉMAS
D'AFRIQUE
6 films africains
Les cinémas africains doivent faire face à de multiples défis : défi financier (sources de financement limitées), nombre très insuffisant de salles (souvent vétustes), problèmes de formation des techniciens, reconnaissance faible à l’international…
Aujourd'hui cependant, une évolution semble s’amorcer ; des salles de cinéma ouvrent (ou rouvrent), le nombre d'entrées en salle monte en puissance, des opportunités s’offrent aux réalisateurs africains. Ainsi, cinq films étaient présentés au Festival de Cannes 2023, que nous vous présentons, dont quatre en avant-première, ce à quoi nous ajoutons un magnifique film d’animation sorti au printemps dernier. Venez découvrir le cinéma africain d’aujourd’hui dans sa diversité.
BANEL et ADAMA a été présenté en compétition officielle, AUGURE et GOODBYE JULIA à Un certain regard, NOME et MACHTAT dans la sélection de l'ACID.
NAYOLA a obtenu le prix du meilleur film d'animation au Festival du film de Guadalajara 2022.
BANEL ET ADAMA
Banel et Adama s’aiment. Ils vivent dans un village éloigné au Nord du Sénégal. Du monde, ils ne connaissent que ça, en dehors, rien n’existe. Mais l’amour absolu qui les unit va se heurter aux conventions de la communauté. Car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos.
NAYOLA
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Angola. Trois générations de femmes dans une guerre civile qui dure depuis 25 ans : Lelena (la grand-mère), Nayola (la fille) et Yara (la petite-fille). Le passé et le présent s’entrecroisent. Nayola part à la recherche de son mari, qui a disparu au pire moment de la guerre. Des décennies plus tard, le pays est enfin en paix mais Nayola n’est pas revenue. Yara est maintenant devenue une adolescente rebelle et une chanteuse de rap très subversive. Une nuit, un intrus masqué fait irruption dans leur maison, armé d’une machette. Une rencontre qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…
Un tableau poétique et déchirant de l’histoire de ce pays, ravagé pendant de longues années par la guerre civile. Un coup de cœur.
AUGURE
Après 15 ans d’absence, Koffi retourne au Congo pour présenter sa femme, enceinte, à sa famille. Considéré comme un sorcier par les siens, il rencontre trois autres personnages qui, comme lui, veulent s’affranchir du poids des croyances et de leur assignation. Seule l’entraide et la réconciliation leur permettront de se détacher de la malédiction qui les touche.
Au travers de portraits entremêlés, dans un montage complexe qui intrigue plus qu’il ne déroute, Baloji aborde la place des femmes, la sexualité en dehors du mariage, le viol, le poids implacable du patriarcat, et la transmission, par des personnages forts, marquants. Ils font le dynamisme de ce film à part, d’une beauté pénétrante, entre scènes glaçantes et récits plus intimes qui viennent enrichir les perspectives sur les choix de chacun et leurs apparentes contradictions.
GOODBYE JULIA
Une étrange amitié lie une riche soudanaise musulmane du Nord à une soudanaise chrétienne du Sud démunie après la mort de son mari. Que cache la sollicitude de l’une envers l’autre ?
Ce premier long métrage de Mohamed Kordofani, ingénieur qui rêvait de cinéma, a été présenté à Un Certain Regard à Cannes 2023. Conteur inspiré, il plaide avec cette fiction portée par deux femmes pour la réconciliation des Soudanais.
NOME
Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros, mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.
« S’il fallait un film pour comprendre la libération de l’occupation portugaise, la création de l’État de Guinée-Bissau, et la faillite qui a succédé dans le pays, Nome est de ceux-là ». aVoir-aLire
MACHTAT
Mahdia, Tunisie. Fatma et ses filles, Najeh et Waffeh, travaillent comme « machtat », musiciennes traditionnelles de mariage. Tandis que l’ainée, divorcée, tente de se remarier pour échapper à l'autorité de ses frères, la plus jeune cherche un moyen de se séparer de son mari violent.
"Une immersion sensible et sensorielle dans le quotidien de machtats, c’est-à-dire des chanteuses et danseuses traditionnelles de mariages en Tunisie. Sonia Ben Slama insuffle à ces héroïnes anonymes, un immense souffle d’humanité". aVoir-aLire
La réalisatrice fait, à travers ce film féministe, le choix d’une certaine poésie qu’elle magnifie par de magnifiques plans et l’utilisation de couleurs chaudes. Le tout forme un élégant écrin pour un récit moderne et poétique dans un pays où le poids des traditions est encore lourd.