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JEUNES CRITIQUES AU CINÉMA

Les critiques des films :

  • Vendredi 17 mai : SALVO

Salvo, à la recherche des 5 sens

Critique d'Antonin DENEIRE

Dans un quartier de Palerme, Salvo (Saleh Bakri), jeune tueur professionnel tombe dans un guet-apens. Désireux de vengeance, il part à la recherche de l’auteur de ce piège. Arrivé au domicile de celui-ci, Salvo se retrouve à la cave. Il observe la sœur aveugle de sa victime, Rita (Sara Serraiocco) qui compte consciencieusement des billets. Le spectateur et Salvo deviennent alors des voyeurs, et observent longuement les réactions et mouvements de l’aveugle. Lors du meurtre du frère, la caméra devient aveugle à son tour, et c’est hors champs, dans une violence assez inouïe que l’on entend et imagine Salvo faire sa besogne. Touché émotionnellement et physiquement par l'aveugle, il décide de la laisser vivre et la séquestre dans une usine désaffectée. Bouleversée par le meurtre, la jeune femme subit un choc, et recouvre peu à peu la vue. Ce changement symbolise la prise de conscience de l'aveugle face à la mafia qui dévaste son pays. L’aveugle quand à elle humanise Salvo peu à peu, si bien qu’au lieu d’abattre un chien qui aboie, il finit par en faire son meilleur ami ! C’est alors que commence une histoire d’amour muette, impossible et dangereuse...

L’histoire est peu banale, et les deux réalisateurs, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza parviennent ainsi à captiver les spectateurs, les engluant dans l’atmosphère lourde et poisseuse du film. Dans un même temps, ils font montre d’un savoir-faire cinématographique abouti, grâce aux hors champs calculés, au peu de texte parlé qui contrastent avec une bande son très élaborée et très soignée. Ils ont aussi le mérite d’utiliser une équipe d’acteurs peu connus voire inconnus. Entre un tueur muet et une jeune femme aveugle, le défi n’était pas facile, mais ils l’ont relevé avec panache. Ils nous donnent une vision toute particulière de Palerme et de ces habitants, notamment grâce aux deux logeurs de Salvo. La caricature de ces deux compères permet de détendre (un peu) la remarquable atmosphère instaurée par les deux réalisateurs, cependant, ils dénoncent Salvo à la mafia de Palerme lorsqu’il tente de rejoindre l’aveugle pour la énième fois, ils sont, comme l'ont dit les réalisateurs, « des moutons carnivores » ... 

La liberté a un prix

Critique d'Alicia Guiol

Salvo, un tueur à gages de la Mafia Sicilienne, a toujours été un tueur froid et féroce, alors pourquoi n'a t-il pas pu tuer une faible fille aveugle? Se pourrait-il qu'il ait eu pitié d’elle ? Lorsque Salvo s’occupe de sa prisonnière, Rita, il passe d’un assassin impitoyable à un homme compréhensif mais muré dans un terrible mutisme. Alors qu'ils luttent pour survivre dans une ville cruelle où la violence est déniée et la délation une norme, la confiance s’installe sans mot dire entre eux.

Fabio Grassadoria et Antonio Piazza créent une atmosphère très lourde et grave avec les regards significatifs, les actions et les silences des personnages. Ce qui n'est pas vu est tout aussi - sinon plus important - que ce qui est montré. Le spectateur est forcé de se mettre à la place de la jeune aveugle et est obligé de témoigner hors champ des scènes violentes. Par exemple, la scène de la mort du frère de Rita n'est que entendue et nous voyons seulement la réaction de Rita pendant qu’elle écoute le dernier souffle de son frère. Cela met en évidence la violence plus que si nous avions vu l’assassinat. En fait, toutes les violences dans le film sont entendues et ont lieu hors de l'écran. L’aveuglement de Rita symbolise son refus d'accepter la violence du monde de Palerme. Lorsqu’elle découvre la dure vérité qui l'entoure, la vue revient progressivement. Cette prise de conscience l’amène alors à une fuite vers la sécurité et la liberté.

Les premières scènes sont très inquiétantes et violentes lorsque nous voyons Salvo chasser et tuer. Toutefois, lorsque les deux protagonistes se rencontrent enfin, le film passe d'un film d'action à des scènes qui rappellent un western dans des paysages siciliens désertiques et écrasés de chaleur. Ce changement apporte une touche de crédibilité au scénario car l'action n'est pas systématisée comme dans les films de poursuite.

Cette histoire déchirante m’a fait ressentir des émotions fortes et très diverses : c’est ce qui fait la richesse de ce film jamais monocorde.

Mafia out of sight

Salvo, a Sicilian MAFIA hit man, has always been a cold and ferocious killer so why could he not kill a weak blind girl? Could it be that he pitied her or was it something deeper? As Salvo looks after his prisoner, Rita, the ruthless killer becomes a kind, understanding, but still quiet young man.  They struggle to survive in a cruel society where violence is overlooked and fear is hidden, where even the most innocent and weak looking are a part of the ever present MAFIA.
Fabio Grassadoria and Antonio Piazza create a very heavy and serious atmosphere with the meaningful looks, actions and silences of the characters. What is not seen is just as, if not more important than what is shown. The spectator is forced to see life as Rita does and witnesses those scenes as she does. For example the scene of Rita’s brother’s death is only heard and it is her reaction we focus on as she listens to her brother’s last breaths. This brings out the violence more than if we had seen the murder. In fact all violence in the film is heard and takes place off screen. Rita’s blindness symbolizes her refusal to accept the violence of the world of Palermo. As she discovers the hard truth that surrounds her, her sight gradually returns. This realisation leads her, however, on a wild goose chase to freedom and safety.
The first scenes are very unsettling and violent as we see Salvo chase and kill. However, when both protagonists finally meet, the movie changes from an action movie to scenes reminiscent of a western. This change brings a believable touch to the story as the action is not overdone.


This heart wrenching story brings various emotions leaving the spectator wanting for more.

Palerme, ouvre les yeux !

Critique de Mathieu MENDIOLA, 1ES2

C’est un peu troublé qu’on sort de « Salvo », première œuvre de  Fabio Grassadonia et Antonio Piazza , film italien se déroulant à Palerme. Les réalisateurs  y dépeignent la Sicile Mafieuse à travers un  tueur à gage au caractère froid et distant, incarné par Saleh BAKRI.
Salvo, un jeune mafieux, abat un homme en présence de sa sœur : Rita. Impuissante, la jeune aveugle assistera  à cet assassinat d’une violence extrême traduite par les cris de son frère « hors cadre ». Cette histoire finira par la mort du protagoniste Salvo, à nouveau hors champ, procédé récurrent tout au long du film.
Avec quelques longueurs, et peu de dialogues, ce film peut paraître « soporifique ».Salvo, le héro parait distant avec le spectateur, n’admettant aucune expression physique ni même une quelconque complicité avec la caméra. Parfois les réalisateurs traitent avec réalisme l’ambiance lourde et poisseuse , parfois ils  instaurent une ambiance étrange, notamment avec les relations de méfiance qu’entretien le héro avec ses logeurs, collabos caricaturaux. La bande son est tout à fait digne d’être soulignée, faisant constamment appel au sens auditif du spectateur. Cela nous permet de nous plonger complètement dans la peau d’un aveugle. Sara SERRAIOCCO joue à merveille la cécité, adoptant le comportement d’une aveugle, avec des tics et des grimaces douloureuses.
Toute personne à la recherche de film d’action ne trouvera pas satisfaction, car le synopsis de  « Salvo » nous présente ce film comme « le James Bond » Italien, mais  c’est en réalité un film sur le mutisme et la cécité dont souffrent  les victimes de la mafia.

Syndrome de stockholm à Palerme

Critique de SAMI

En Sicile, à Palerme, Salvo doit tuer un homme pour le compte de la mafia. Lors de la mise a mort, Rita, la sœur aveugle de la victime, retrouve la vue et le tueur décide de l’épargner. Une relation particulière s’installe entre eux et les lie.
C’est un film réalisé par Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, deux palermitains, qui ont voulu retranscrire la vie dans la ville mafieuse. Les rôles principaux sont magnifiquement interprétés par Saleh Bakri, dans le rôle du tueur froid et solitaire, et Sara Serraiocco en tant qu’aveugle, qui perd tout ses repères en recouvrant la vue.

Les réalisateurs ont effectué un très beau travail sur la lumière et les couleurs, ainsi le noir et le blanc dominent, deux couleurs opposées et incompatibles qui soulignent l’étrangeté de la relation entre les deux protagonistes liés par une attraction bourreau-victime.
Les plans rapprochés et les silences qui sont très présents dans le film créent une impression de lourdeur et d’intensité. Cela est accentué par les bruits dérangeants en hors champs.
Ce film est une réussite, il mêle différents genres grâce aux interventions des différents personnages. Il commence comme un film d’action puis se mue en film noir, grâce a l’atmosphère pesante, et se transforme en film d’amour grâce a la relation qui unit Salvo et sa protégée. Le tout étant entrecoupé de scènes de comédie noire grinçante et satirique grâce a l’ironie qui transparaît des scènes avec les logeurs, ridicules et risibles. De plus un climat de western plane sur tout le film grâce aux plans de paysage sicilien et grâce au héros solitaire et imperturbable.
La bande sonore est aussi parfaitement a la hauteur, elle retranscrit très bien les sensations durant les plans que le spectateur voit à travers les yeux miraculés de Rita. On sent le désordre mental de cette aveugle qui est complètement bouleversée par ses yeux qui l’avaient auparavant abandonnés. Le spectateur découvre en même temps qu’elle le monde dans lequel elle vit inconsciemment. Ce miracle est en quelque sorte une prise de conscience métaphorique et une échappatoire pour fuir de ce monde où règne la mafia en seul maître.

En résumé « Salvo » est un film qui vous prend au tripes et qui une fois commencé ne vous lâche plus, reposant sur des interprétations hors du commun, il va vous transporter dans le monde sans merci de la mafia sicilienne. Mais il pose aussi la question « faut il voir et risquer de perdre tout ce que l’on possède, ou choisir de fermer les yeux sur des atrocités pour pouvoir continuer à vivre sa routine habituelle ? » comme guise de morale.
 

  • Samedi 18 mai : LE DÉMANTÈLEMENT

Le silence des moutons – Démantèlement d’une ferme 

Critique de Hannah Fabri

Des images bucoliques à couper le souffle. Avec de sublimes panoramiques de couchers de soleil et de collines aux couleurs mordorées le metteur en scène canadien Pilote essaie non seulement d’impressionner les spectateurs mais aussi d’insister sur la beauté tout ce que Gaby doit sacrifier. Film lumineux et crépusculaire comme la vie ! Dans une scène remplie d’émotions grâce à des gros plans sur le visage des acteurs, le personnage principal, inspiré du Père Goriot de Balzac, explique à sa fille que la seule chose qui lui tient à cœur est le bonheur de ses filles. C’est pourquoi il abandonne sa ferme lorsque celle-ci sont dans le besoin et avec elle il ne renonce non seulement à sa passion mais aussi à la tradition familiale.

Ce film parait d’abord assez long, car le quotidien du fermier y est répétitif et que de nombreuses scènes de moutons paraissent presque identiques. Cependant les personnages sont si attachants que les spectateurs finissent par s’habituer au rythme lent du film. Le jeu des acteurs est admirable. En effet la relation entre Gaby et son meilleur ami nous parait absolument authentique, les acteurs, tous citadins, se fondent magnifiquement dans les personnages rustiques qu’ils incarnent, insufflant un réalisme surprenant à l’histoire qui se déroule devant nos yeux. Grâce à des gros plans sur les visages des acteurs, le public reconnaît des émotions que des mots ne peuvent plus décrire…

Malgré la pente descendante à laquelle Gaby fait face pendant toute la deuxième partie du film, ce dernier finit sur une note joyeuse : les deux derniers plans fixes scrutent avec bonheur, Marie, qui a pu garder sa maison et ses enfants après le divorce et Frédérique qui joue au théâtre devant son père, heureuse de voir son talent reconnu. Qui sait, peut être que le démantèlement n’est pas une chute pour Gaby mais un prétexte pour abandonner ce travail qui lui volait sa liberté ?  

Atemberaubende Bilder vom Land. Mit Sonnenuntergängen und unendlichen Hügeln versucht der kanadische Regisseur Pilote nicht nur den Zuschauer zu beeindrucken, er zeigt auch alle das, was der alte Gaby zurück lassen muss. Der Vater, eine von Balzacs Père Goriot inspirierte Figur, erklärt seiner Tochter Frederike, in einer sehr gefühlsbeladenen Szene mit einer Detaileinstellung auf sein Gesicht, dass die Freude seiner Töchter das einzige sei, wofür er alles geben würde. So gibt er mit dem Bauernhof, als seine ältere Tochter Marie ihn um Geld bittet, nicht nur seine Leidenschaft auf, sondern auch eine Familientradition, die er irgendwann seinen Enkelkindern vererben wollte.

Der Film kommt einem zuerst ziemlich lang vor, da der Alltag des Bauers mit großer Langsamkeit beschrieben wird und einem viele Szenen mit Schafen absolut gleich vorkommen. Doch die Hauptpersonen sind so liebenswert, dass der Zuschauer sich nach einer Weile an den langsamen Rhythmus gewöhnt und diesen Alltag richtig miterlebt. Die Darsteller spielen bewundernswert. Das Verhältnis zwischen Gaby und seinem besten Freund scheint echt und beide Schauspieler, die eigentlich aus Montreal kommen, scheinen tatsächlich zu den Landbewohnern geworden sein, die sie verkörpern. In wunderschönen Detaileinstellungen auf die Gesichter der Darsteller erkennt das Publikum alle Gefühle, die Worte schon nicht mehr ausdrücken können...
Trotz des Gabys Abstiegs während des zweiten Hälfte des Films scheint der Film gut zu Enden: die zwei letzten Szenen zeigen einerseits Marie, die ihr Haus und ihre Kinder nach der Scheidung behalten hat, andererseits Frederike, die vor ihrem Vater Theater spielt und endlich das Gefühl hat, dass er sich für ihr Talent interessiert.
Aber wer weiß, vielleicht ist der Abbau für Gaby ja gar kein Abstieg und Maries Bitte nur eine Ausrede um das aufzugeben, das ihm seine Freiheit raubte?

L'homme qui murmurait à l'oreille des moutons

Critique de Mathieu MENDIOLA, 1 ES2

Le démantèlement est un magnifique film rempli d’émotions, d’un réalisme parfait. Ce film Canadien de Sébastien Pilote raconte l’histoire d’un père de famille vivant avec ses moutons dans sa ferme au canada, qui, suite aux difficultés financières de sa fille aînée, décidera de vendre sa propriété et donc de renoncer à toute une vie de labeur. Les paysages de la campagne québéquoise se déploient majestueusement à l’écran, accompagnés d’une bande son mélancolique et poignante avec quelques morceaux de musique folk du terroir.
Si on devait résumer en un mot ce film, ce serait « réaliste » car les effets des gros plans sont très fréquents et permettent de dévoiler au public les sentiments et les émotions qui se jouent à travers le regard de Gaby. D’ailleurs, Sébastien Pilote dit : «  les gros plans sont aussi importants que les paysages, voire identiques ». On peut y lire la nostalgie de ce paradis perdu. Ce film nous montre la force du sentiment paternel, d’un homme renonçant à son enracinement à la terre familiale pour aider sa fille endettée. Si une critique négative devait être signalée, elle serait que l’histoire peut paraître trop réaliste, trop proche de la vie quotidienne et pourrait en ennuyer plus d’un. On constate que la mise en place est parfois longue et pesante car elle retrace les hésitations du protagoniste à rayer tout un pan de sa vie.
Ce film demeure tout de même une vraie histoire émouvante et bucolique représentant une aventure humaine pouvant nous arriver à tous, mais surmontée par Gaby trop heureux en fin de compte de se sacrifier pour ses enfants.

TOUT ENVOYER PAÎTRE ????

Critique de SAMI

Dans une ferme perdue dans la campagne, Gaby Gagnon élève des moutons. Lorsque sa fille aînée, Marie, lui demande de l’aider financièrement il décide de vendre sa ferme, de la démanteler. Ce film est le second long-métrage du réalisateur québécois Sébastien pilote, tourné dans sa région d’origine, en particulier à Hébertville et près du lac St. Jean.

C’est un film particulièrement touchant, il met en scène un père qui est prêt a tout sacrifier pour subvenir aux besoins de ses deux filles jusqu'à abandonner les terres de son père. On remarque sans peine le travail de préparation minutieux qu’a accompli Gabriel Arcand pour son interprétation qui ne laisse pas le spectateur indifférent. Il y a une telle force dans son regard que les paroles n’étaient pas nécessaires pour susciter de l’émotion chez le spectateur.
Les personnages très naturels permettent de très rapidement s’attacher, et de souffrir comme d’être heureux a leurs cotés. Quand Gaby explique que sa vie ce sont ses filles et non sa ferme les larmes montent aux yeux, car on comprend que c’est un personnage si profondément humain qu’il en devient presque réel. Le réalisateur a dit qu’il voulait faire un « film qui nous ressemble » et c’est réussi ! Les paysages sont grandioses et les nombreux plans larges et panoramas en profitent, ils permettent par ailleurs de retranscrire la solitude du héros abandonné par sa famille dans sa ferme au milieu de nulle part.
L’opposition entre les caractères des deux filles est aussi très révélatrice et symbolique. Marie qui demande de l’argent apparaît comme étant matérialiste tandis que Frédérique, une comédienne, représente plus une vie de bohème sans attaches. Au début le père ressemble a sa fille aînée mais peu a peu on comprend qu’il a toujours voulu vivre une vie plus libre comme sa cadette. Elle semble aussi être la seule a comprendre son père et les décisions qu’il prend.

Ce n’est pas un drame paysan car bien que le fermier sexagénaire perd tout ce qu’il possède il trouve le moyen de s’affranchir des conventions et prends son envol pour vivre sa propre vie loin de la ferme qui « ne lui a apporté que du malheur ». Ainsi le film ne tombe jamais dans le misérabilisme car le héros en ressort plus libre et en quelque sorte plus sage. Sébastien Pilote le qualifie lui-même de « beautiful Loser » c’est à dire de « perdant Magnifique » car contrairement a tout ce que les autres protagonistes pensent ils se libère d’un fardeau qui l’oppressait. Ce film n’est donc pas une tragédie mais plutôt un film rempli d’espoir qui nous questionne a propos de nos rapports Parents-Enfant(s).

Critique du film « Salvo » par Sven Cusseau, 1ère S5

Ce film propose une approche originale d’un thème pourtant récurant au cinéma, la mafia Sicilienne. Les réalisateurs Fabio Grassadonia et Antonio Piazza se sont effet attaqués à un thème sensible, sujet à controverse à l’aide d’un antihéros qu’est le personnage de Salvo. Cependant il est intéressant d’observer que ces deux réalisateurs n’avaient pas comme objectif principal de montrer le danger que représente la mafia mais de dénoncer l’ensemble de la population qui permet la survie de cette organisation, qu’ils qualifieront plus tard lors d’un entretien de « moutons carnivores ». Hormis l’engagement réel que propose ce film, il s’agit également d’un incroyable défi cinématographique qui se traduit par une ambiance à la fois oppressante et singulièrement réaliste. Les deux réalisateurs tentent de redonner une place d’honneur à l’image qui est malheureusement souvent oubliée dans le cinéma actuel. Pour cela les deux réalisateurs n’ont jamais fait usage d’une musique off tout au long du long métrage. Pour compensé ce manque une unique chanson est utilisé de façon hors champ et un travail incroyable sur les bruitages nous plonge dans l’atmosphère particulière du film. Ce travail se traduit par des sons émis dans l’ensemble de la salle et qui complètent donc en quelque sorte l’image.  Ces bruitages tentent également de remplacer les paroles qui sont quasiment absentes tout au long du film. Le film transmet ainsi l’ensemble des émotions par une fusion du son et de l’image.
Pour conclure je pense qu’il est nécessaire de mettre en valeur une scène qui fait preuve d’une époustouflante manipulation de la caméra. Cette scène se traduit en un unique plan qui dure plus de deux minutes et dans laquelle la jeune aveugle Rita prend conscience qu’un intrus a pénétré dans son domicile. Durant ce plan extrêmement long l’actrice incarnant Rita transmet un jeu incroyablement émouvant et réaliste. De plus le caméraman fait preuve d’une habilité exceptionnelle car il est constamment en mouvement et ne commet  aucun tremblement à l’image même lorsqu’il lui faut descendre des escaliers. Ce plan se solde par un habile cadrage qui permet d’observer les deux personnages sans pour autant apercevoir le caméraman. En définitif le film Salvo dénonce un sujet profond en transmettant des émotions extrêmement forte et en redonnant les lettres de noblesse à l’image et au son au cinéma.

Kritik des Films Salvo par Sven CUSSEAU, 1ère S5

Dieser Film behandelt auf originaler Weise ein im Kino oft vorgeführtes Thema, die Sizilianische Mafia. Die beiden Filmregisseure Fabio Grassadonia und Antonio Piazza an ein heikles umstrittenes  Thema gewagt und dies mit Hilfe des Antihelden in der Person des Salvo. Jedoch ist es interessant zu beobachten, dass diese zwei Regisseure es nicht in erster Linie darauf abgesehen hatten, die Gefahr , die von der Mafia ausgeht, anzuprangern, sondern es ging ihnen darum die Bürger zu anzuklagen, die das Überleben dieser Organisation ermöglichen und die sie später als „fleischfressende Schafe“ bezeichnet haben.
Neben dem politischen Engagement des Films  handelt es sich hier gleichzeitig um eine unglaubliche filmtechnische Herausforderung,  die in einer einerseits bedrückenden und gleichzeitig sehr realistischen Stimmung  deutlich wird. Die beiden Regisseure versuchen in diesem Film dem  Bild an sich eine zentrale Rolle zu vermitteln, die  leider im aktuellen Kino oft  vernachlässigt wird. Um dies zu erreichen haben die Regisseure  während des ganzen Films nie „Off-Musik“ verwendet. Stattdessen wird ein einziges Lied italienisches Liebeslied  mehrmals „hors champ“ eingesetzt und eine unglaubliche raffinierte Geräuschkulisse taucht uns in die ganz besondere Atmosphäre des Films. Die Geräusche, die aus verschiedenen Ecken des Kinosaals zu hören sind, vertiefen den Eindruck der Bilder. Diese Geräusche  erfüllen gleichzeitig die Aufgabe, die kaum vorhandenen Dialoge zu ersetzen. Der Film spiegelt also die Gefühle mittels einer Fusion des Tons und des Bildes wider.
Schließlich möchte ich auf eine Szene hinweisen, die die hervorragende Art und Weise Handhabung  der Kamera zeigt: Diese Szene besteht in einer einzigen Sequenz, die mehr als zwei Minuten dauert und in der der jungen blinden Rita bewusst wird, dass jemand in ihr Haus eingedrungen ist. Während dieser extrem langen Sequenz ist die Mimik der  Schauspielerin  voller Emotion und  dazu realistisch. Außerdem zeigt sich dabei das große Talent des Kameramanns, der sich während der ganzen Szene Rita gegenüber befindet und auch beim  Heruntergehen einer Treppe kein Zittern des Bildes verursacht. Diese Sequenz endet mit einer geschickten Kameraeinstellung, die den Zuschauern die beiden Personen in einem Spiegel zeigt, ohne dass ihm der Kameramann auffällt.
Der Film „Salvo“  prangert also ein schwieriges Problem  an und überträgt dabei sehr starke Emotionen indem Bild und Ton im Kino  wieder zu Ehren kommen.

Critique de Amélie MARRON

The cinema can sweep us away into imaginary worlds of alien combat, medieval wars or schools of magic. But sometimes, the best films are the ones which portray a simple day to day life, like the one Sebastien Pilote shows in The Dismantling through the story of Gaby, a sheep farmer, who gives up everything he loves in order to help his daughter financially.
In just under two hours, Pilote manages to show us how films about normal life can go horribly wrong. The story is a good one. Based loosely on a novel by Balzac, it is full of emotions anyone can relate to, namely the love of a parent for their child, well depicted throughout by background scenes of children playing and secondary characters. The cinematography is stunning with vast, sweeping countryside views and breath-taking sunsets which, coupled with the music, portray the simple beauty of a rural lifestyle.
It is hard to find fault with the acting: Gabriel Arcand effortlessly takes on the part of an over protective father, willing to sacrifice his own happiness for that of his children. In one particular scene when Gaby discovers that he has been left alone by his daughters, Arcand conveys deception, loneliness and grief with just one look.
The Dismantling has all the elements of a great film but unfortunately they don’t come together to create a perfect mix. Due to its length, the viewer picks up separate elements at different times, which prevents them from moulding together as one. The film is based on a good concept but is too long, which makes it heavy and lugubrious to watch. There are only so many times that the character of Gaby sitting on a chair looking sad can inspire pity just as there are only so many times that seeing sheep run around in the sunset can create awe.
There is some amazing symbolism: there are never more than two characters together to emphasise the solitude; the repetitive scenes of Gaby driving in his car could represent the attempt to find a new life. The repetition serves a symbolic purpose but fails to sustain the viewer’s attention and the heart-warming scenes are too rare.
A film like The Dismantling which portrays day to day life must of course use symbolic repetition but without falling into the trap of making a film which becomes boring for the viewer.

 

  • Dimanche 19 mai : FOR THOSE IN PERIL

Critique d'Antonin

Aaron vit en écosse, il est le seul survivant d’un terrible accident de pèche qui emporta tout l’équipage, dont son frère. Alors que tout le village est en deuil, Aaron gène, il rappelle à tout le monde la mort des leurs, sans compter les vieilles légendes du village qui poussent les habitants à rendre responsable le naufragé de l’accident. Comme il est dit dans le film, « les morts sont souvent mieux honorés que les survivants. »
Aaron se retrouve alors isolé. Seule la petite amie de son frère veut de lui, mais uniquement pour essayer de retrouver son compagnon mort dans son regard et les déclarations d’amour du frère survivant .
Aaron, s’étant très fort identifié à son frère se retrouve perdu, et n’a qu’un but illusoire et suicidaire : retrouver celui-ci. N’ayant aucun souvenir de l’accident, Aaron s’en remet à une vieille légende racontée par sa mère, et part à la recherche du démon des mers qui aurait avalé son frère… la légende et la superstition rejoignent ici les écrits bibliques où Moïse, frère de Aaron punit celui-ci pour avoir fabriqué une idole païenne et trahi Dieu. Aaron trahit les dogmes chrétiens en en perpétuant les légendes et mythes païens.

« For those in peril » est avant tout une analyse psychologique du rescapé et du monde qui le culpabilise d’être en vie. Le film est cependant destiné à un public averti, puisque la souffrance que l’on éprouve pour le jeune Aaron tout le long du film est troublante, à cause de la folie qui touche le personnage principal. On assiste  par conséquent à de magnifiques prises de vues, et à une mise en scène élaborée, entre souvenirs, légendes, imaginations et dure réalité. Paul Wright insiste sur le deuil, la disparition et l’acceptation de ceux-ci, par soi-même et par les autres, sans pour autant tomber dans le mélodrame classique que peut induire ce sujet. L’acteur principal, George MacKay parvient parfaitement à montrer le trouble du jeune Aaron, et à nous inspirer de la compassion pour celui-ci. Tout le long du film, le spectateur espère que quelqu’un va aider ce survivant, mais au fil de la légende, Aaron se transforme (magnifique  et mortel  parcours initiatique à rebours), et finit par libérer le village, dans une magnifique et écarlate métaphore finale.
 

Une vague de Folie

Critique d'Amélie Marron, 1ère L1

Une histoire de folie, de solitude et de rejet qui emmène le spectateur dans une communauté Écossaise vivant en terreur constante d’un conte sur un démon de mer et qui, dans cette période sombre, se retournent contre le seul survivant d’un terrible accident de pêche, Aaron.

La caméra-œil de Aaron, secouée, ballotée, entrecoupée, ne laisse apercevoir que des bribes traumatisantes que le rescapé voudrait effacer de sa mémoire.

Le film est construit sur des flashbacks à travers des reportages et des vidéos d’enfance, ce qui désoriente le spectateur et le plonge dans l’esprit confus d’Aaron. George MacKay, le jeune acteur principal, qui incarne parfaitement le fardeau du chagrin, de la culpabilité et de la honte sur un esprit déjà troublé. A travers son jeu un peu perturbant et sa relation perverse avec la petite amie de son frère décédé, le spectateur est partagé entre pitié et horreur, tristesse et choc.

Paul Wright ouvre l’esprit d’un schizophrène autiste au public, révélant la vraie terreur de celui-ci. L’absence oppressante de son, la mosaïque de périodes différentes et l’importance des lumières rouges et vertes ajoutent tension et confusion, pour que le spectateur devienne Aaron.

Kate Dickie y ajoute le jeu brillant d’une mère esseulée qui soutient son fils malgré tout. Elle montre seulement sa propre fragilité lors d’un karaoké dédié a ses deux fils (car elles pressent la fin tragique et inéluctable de son deuxième fils). Une telle scène aurait pu devenir très cliché mais l’actrice et le réalisateur parviennent à s’en tirer, amenant très naturellement les larmes aux yeux du spectateur.

Le meilleur aspect du film est son ambiguïté entre cruelle réalité et fantaisie onirique : Aaron a-t-il vraiment contribue à la mort des autres pêcheurs ? Les poissons morts à sa porte sont-ils une raillerie des voisins ou une imagination d’Aaron ? Est-il vraiment le diable, la malédiction du village ? Les deux frères sont-ils morts mais ensemble au paradis ? For Those in Preil est ouvert à l’interprétation et le spectateur quitte le cinéma noyé dans la puissance onirique de cette dévastatrice fable sur la mort.

Là, où seuls les morts sont honorés

Critique de Hanna Fabri

Quand commence réellement cette histoire ? Lors de l’accident de pêche tragique dont Aaron est le seul survivant ? Ou avec un conte, sur le diable sorti de la mer qui mangeait les enfants, que sa mère lui racontait lorsqu’il était un enfant ? Le long-métrage de l’écossais Paul Wright a suscité des avis très différents : Certains l’ont trouvé génial, d’autres n’y ont vu qu’un film extrêmement perturbant.

Avec des images très floues de la nuit de l’accident, le spectateur se trouve tout d’abord à l’intérieur d’Aaron. Puis à l’aide de flashbacks sur l’enfance d’Aaron, qui nous montrent la relation d’adoration qui le lie à son frère Michael, désormais mort, Paul Wright joue avec les sentiments et la compassion du public, qui souffre avec Aaron. Le cheminement vers la folie qui apparaît au début sous forme de cris, que seul Aaron entend, est très perturbante. Ainsi nous l’observons devenir de plus en plus fou, jusqu’à ce qu’il croie que le conte de son enfance est réel : Si on va arracher les victimes du monstre, le monde retrouvera sa sérénité. Plusieurs fois Aaron part à la recherche de son frère mort: d’abord avec un radeau qu’il s’est construit lui même, puis le visage couvert de sang en étranglant presque l’un des garçons du village. Les deux fois il finit à moitié noyé, la caméra rendant très bien cette impression d’impuissance face à la mer puisque l’image tremblante est à moitié à la surface et à moitié dans l’eau. Enfin, il part en mer sur un bateau de pêcheur volé. Cette dernière fois, Aaron se taille des branchies dans le cou, car le conte raconte que l’un des enfants du village s’est transformé en poisson, a retrouvé le monstre qui avait mangé les enfants et que dans son ventre il a retrouvé tous ceux qui avaient disparu. Même si la folie est décrite de manière très poignante, le spectateur se distancie d’Aaron, jusqu’à ce qu’il ne puisse presque plus s’identifier en lui.

Plusieurs époques sont superposées durant le film, créant un certain sentiment de folie chez le spectateur lui aussi : Les souvenirs d’enfance, un reportage sur l’accident et l’avis des habitants du village sur Aaron, des morceaux de souvenirs de l’accident, le présent si atroce pour Aaron, des danses sataniques dans sa chambre… Tout n’est pas donné au spectateur, c’est à lui de rassembler les pièces du puzzle pour tenter de comprendre ce qu’il s’est vraiment passé. For those in peril est donc un film perturbant mais rempli d’émotions, dans lequel tout n’est pas donné aux spectateurs et la violence, autant physique que morale est montrée dans sa totalité. Un film pour les plus courageux d’entre vous. 

Critique de For Those in Peril par Sven Cusseau, 1ère S5

For those in Peril est un film singulier absolument bouleversant qui ne laissera aucun spectateur indifférent. Ce long métrage nous permet de découvrir deux monde plutôt abstrait du grand public : celui des marins et celui des autistes. Dès le début du film l’on ressent un vive critique à l’encontre du monde maritime qui exclut le personnage principal de leur communauté car on le soupçonne sans preuve d’être à l’origine d’un accident tragique du quel il sera le seul survivant. Une phrase prononcée en voix off expose parfaitement la situation : « on honore les disparues et on oublie trop souvent les rescapés ». Cette citation est à l’origine dirigée contre le comportement qu’ont adopté les marins face au personage Aaron mais il peut également s’appliquer  à l’ensemble de la société. Mais cette problématique est doucement mise dans l’ombre par un sujet beaucoup moins spécifique : la maladie mentale.
Au long du court métrage le spectateur voit le personnage de Aaron se dévoiler petit à petit pour arriver à une paranoïa extrême. La folie du personnage évolue crescendo et avec elle le mal être que le spectateur ressent. Ce film nous contraint de voir une réalité gênante et le spectateur sera tirailler entre deux possibilité : soit le monde dans lequel il est le prend à tort pour un fou soit il l’est réellement. A partir d’un certain stade le spectateur sera tant bien que mal obligé d’accepter qu’Aaron est atteint d’une certaine folie néanmoins le réalisateur nous conduit à tort vers cette résolution car il donnera en toute fin de son film raison à son personnage principal en dérivant (sans mauvais jeu de mot) vers le fantastique. La fin est absolument géniale et prend l’ensemble de public de revers en lui démontrant qu’il a fini par devenir comme la communauté des marins en considérant Aaron comme fou. Cette fin, même si elle peut paraître surprenante, semble cependant s’inscrire dans l’idée générale de film : bouleverser et faire réagir le spectateur. Le seul personnage empruntant un cheminent intellectuel différent, qu’il s’agisse de personnages présents dans le film ou les spectateurs, est la fiancé du frère de Aaron, Michael, disparu lors de l’accident tragique dont tout le monde le croit responsable. La relation de ces deux personnages parait malsaine comme celle que le spectateur découvre petit à petit entre Aaron et son frère. La petite amie semble tout d’abord tenter de retrouver son petit ami à travers le frère ce qui donne lieu à quelques scènes dérangeante pour le spectateur. Néanmoins, elle sera la seule à prendre conscience de son manque de jugement et sera l’unique personne qui souhaitera qu’Aaron garde une part de sa « spécificité » lorsqu’il sera interné à l’asile. « For those in peril » est donc un film qui ne laissera aucun spectateur indifférent et qui permet une réel remise en cause personnelle en exposant l’intolérance d’un frère qui souhait adapter son frère à la communauté dans laquelle ils vivent, même communauté qui le refusera jusqu’au jour où il prouvera qu’il  détient la vérité.     


Lundi mai : THE LUNCHBOX

Critique de SAMI

Aventure Aroma(n)tique en Inde

Dans une Inde aux multiples visages, à travers des messages dans les « lunchboxes », paniers repas, deux personnes que tout oppose vont se rencontrer et tisser des liens qui dépassent tout entendement. La femme au foyer Ila, interprétée par Nimrat Kaur, va grâce a une erreur dans le service de livraison de repas, pourtant réputé infaillible, être mise en contact avec Sajaan Fernandes, un employé de bureau proche de la retraite.

Pour son premier long-métrage Ritesh Batra signe une œuvre touchante et personnelle. A travers les lunchboxes il nous montre une vision de Bombay loin de clichés habituels qui renouvelle notre perception le l’Inde moderne. 

La première chose qui marque le spectateur ce sont les merveilleux plats indiens préparés sous ses yeux. Les différents plats ont tous l’air succulents et vantent la cuisine indienne, chaque spectateur en aura l’eau à la bouche ! Ensuite on remarque qu’à coté du penchant éminemment sérieux, qui traite de la solitude et de l’isolement dans les sociétés modernes, l’humour n’est pas absent. Entre le personnage prénommé Auntie, dont on ne connaît que la voix, ses récits populaires et les tentatives d’humour, parfaitement cyniques, d’un homme au crépuscule de sa vie, le spectateur aura bien souvent le sourire aux lèvres.
Le début installe les personnages et les histoires secondaires, puis peu à peu tout s’efface pour ne laisser que les protagonistes principaux et la lecture des lettres. Les lettres deviennent de plus en plus longues, quelques mots au début jusqu'à deux pages, et aussi de plus en plus personnelles. Les personnages se découvrent à travers leurs lettres, ils deviennent chacun le confident de l’autre et se construisent un monde qui n’est que rêvé. Ce monde où ils n’ont fait que les bons choix menace peu à peu de totalement recouvrir leur réalité et devient dangereux pour eux.
C’est donc une critique de la société moderne qui écarte et isole les individus non conformes a la norme, les personnes âgées et les femmes en l’occurrence dans le film, mais c’est dans un champ plus large qu’il faut voir cette prise de position pour en saisir tout le sens.
Ce film est aussi un portrait de l’Inde d’aujourd’hui. Les plans où l’on remarque une surpopulation massive sont communs et représentatifs de la vie à Bombay. Les images aussi, toujours hautes en couleurs, représentent la diversité et la complexité de la presqu’île indienne. 

Ainsi donc « The Lunchbox » est un film particulièrement agréable et amusant qui délivre out autant une image de l’Inde qu’une critique de la société moderne. Il ne penche pas trop dans l’intellectualisme et s’écarte des idées reçues, tout en restant très authentique.

PPlus qu'un hasard

Critique de YULIYA KOLOMEETS

Nous connaissons tous maint conte merveilleux, mainte légende en provenance de l’Inde. Pour tout Européen, ce pays est associé, avant tout, au curry, aux vaches et, sans doute, à la danse. Nous connaissons en fin de compte bien peu de choses sur l’Inde. C’est sûrement la raison pour laquelle « Lunchbox » est l’un des rares films qui ne s’est pas contenté de faire salle comble, des spectateurs s’étaient installés dans les allées, séparant les sièges. Ce soir-là, l’exotisme et la nouveauté avaient attiré les foules.
En dépit de la richesse de la culture indienne, le réalisateur a choisi de s’intéresser à des personnages ordinaires : une femme au foyer, Illa, et un employé de bureau. Lorsque le repas, « lunchbox », que  avait préparé pour son mari a été livré par erreur à une autre adresse,  Illa décide d’écrire un mot au mystérieux inconnu.
C’est ainsi que se noue un lien entre deux personnes habitant aux deux extrémités de la ville. Ce lien est figuré par le repas, apporté chaque jour par un livreur. Les spectateurs ont l’impression d’assister à un roman épistolaire, écrit par des personnes à la fois si lointaines et si proches. Ils parlent de sujets très divers, se prennent parfois à philosopher. Ils se confient ce que, sans doute, ils ne confieraient pas à leur ami le plus intime.

Au-delà de cette correspondance entre deux inconnus, on peut observer dans ce film la vie des Indiens ordinaires. Illa cherche souvent conseil auprès de sa voisine du dessus. Ce personnage n’apparaît jamais à l’écran, mais sa voix se fait entendre à chaque instant. Par ses remarques pertinentes et ses traits d’esprit, Aunti apporte de la légèreté et de l’humour à l’œuvre. Le correspondant d’Illa est également lié à un personnage du même acabit, celui qui doit lui succéder dans son poste. Son arrivée, toujours importune, au mauvais moment comme au mauvais endroit, suivie de questions naïves, égaie la vie de l’employé de bureau.
Il faut également souligner les scènes de rue, de routes et de trains. La vie bouillonnante de Bombay nous est montrée de l’intérieur. Elle ne ressemble en rien à celle que représentent les films bollywoodiens, emplie de danses et de chants.
Le film montre au plus près la vie quotidienne de personnages authentiques. Et dans ce monde surviennent parfois des imprévus : un livreur de trompe d’adresse. Tout arrive dans le meilleur des mondes…

Сколько красивых легенд, волшебных сказок мы знаем об Индии? Для любого европейца эта страна ассоциируется прежде всего с карри, коровами и, пожалуй, индийскими танцами. Мы все знаем об этой стране достаточно мало. Наверное, именно поэтому the lunchbox – один из немногих фильмов, на котором зал был не просто полный – люди сидели в проходах. Интерес нового, экзотического привел всех этих зрителей в зал в тот вечер.

Несмотря на все богатство индийской культуры, режиссер выбрал предметом своего внимания совершенно обычных людей. Домохозяйку Иллу и офисного работника. Ланчбокс, который Илла приготовила для своего мужа, был доставлен не по адресу. Обнаружив это, Илла пишет записку таинственному незнакомцу. Так у двух людей живущих в разных концах города появляется ниточка, связь. И эта ниточка – всего лишь ланчбокс, обед, доставляемый каждый день в офис. Зрители как-бы читают эпистолярный роман, написанный двумя такими разными, но такими похожими людьми. Разговаривают они на совершенно разные темы, порой принимаясь философствовать. Они доверяют друг другу то, что, наверное, не доверили бы и самому близкому своему другу.
Кроме переписки двух незнакомцев в фильме можно наблюдать за жизнью простых индийцев. Илла постоянно советуется со своей соседкой сверху. Этот персонаж ни разу не появляется на экране, но голос ее слышен чуть ли не каждую минуту. Своими меткими замечаниями и остроумными шутками Анти вносит легкость, нотку юмора в картину. Подобный друг есть и у ее корреспондента. Это его приемник, готовившийся занять его должность в скором будущем. Появляясь каждый раз в неподходящее время в неподходящем месте, задавая наивные вопросы, он делает жизнь офисного работника чуть менее серьезной. Также нельзя не отметить сцены дорог, поездов, улиц. Жизнь, кипящая в Бомбее, показана изнутри. Он отличается от того, что мы привыкли видеть в Болливудских фильмах, в которых всегда найдется место для песен и танцев.

Фильм как нельзя лучше показывает то, как живут реальные люди в реальном мире. И в этом мире иногда случаются неожиданности и доставщик ошибается адресом. Как говорится, все что ни делается, делается к лучшему…


 

Mardi 21 mai : LOS DUENOS

Critique de CANAMAS Pablo, élève en 1e S 

Dans un grand domaine du Nord de l’Argentine, Pia rend visite à sa sœur Lourdes pour le remariage de leur père. Le personnage de Pia est détestable notamment à cause de ses cheveux courts et ses expressions sèches, alors que celui de Lourdes est distant. La vie est longue et monotone, sans incidents… Mais dès que les propriétaires sortent, les domestiques s’introduisent dans la maison et occupent les lieux. Ces personnages grotesques créent un véritable décalage humoristique par leurs gestes déplacés, et leur sans-gêne. Le film rend très bien le contraste entre l’ambiance légère et irrévérencieuse qui flotte dans la maison quand les serviteurs deviennent les maîtres et l’ambiance pesante qui règne quand les maîtres sont de retour. On observe un jeu sur les musiques et les dialogues, beaucoup plus joyeux chez les domestiques que chez les propriétaires.
            Peu à peu, le film dérive dans une direction inattendue ; derrière son masque, Pia est en fait une bourgeoise insatisfaite et perverse en quête de plaisir à tout prix. Dès la première scène, elle se perd en voiture pour aller chez sa sœur et on comprend qu’elle est " à l'ouest" . Un soir, on la découvre même aux bras du mari de sa sœur. Mais Pia en veut encore, elle veut passer à l’acte avec son domestique Sergio. Comme il refuse ses avances, elle perd totalement le contrôle d’elle-même et entame une sorte de crise d'hystérie. Les réalisateurs enchaînent alors les scènes glauques, notamment une où Pia joue du piano nue et debout… La musique est alors oppressante, et l’obscurité crée un voile de folie autour d’elle. Les plans sont banals, fixes, linéaires et classiques alors que l’histoire déraille totalement. Pia entraîne sa sœur dans son délire, et elles organisent une soirée avec les domestiques qui tourne à la mascarade. Le message du film est peu clair, et son histoire est ambiguë les personnages glauques, sans ideaux ni valeurs. Ceux-ci apparaissent et disparaissent dans un ballet inquiétant et absurde. Un film pour les plus tordus d’entre vous ! 

           En una gran mansión del norte de Argentina, Pía visita a su hermana Lourdes para la boda de su padre. El personaje de Pía es detestable por su pelo corto y sus expresiones secas, mientras que Lourdes es distante, siempre ausente. La vida es larga y monótona, sin complicaciones... Pero en cuanto los propietarios salen, los criados ocupan la casa. Estos personajes grotescos crean una verdadera distancia humorística con su cómica manera de vivir, sus costumbres. La película marca un gran contraste entre la atmósfera ligera que flota cuando la casa está ocupada por los criados y la atmósfera pesada que domina cuando los dueños están de vuelta. Se observa un juego con la música y los diálogos, mucho más alegres con los criados que con los propietarios.
           Poco a poco, la película deriva en una dirección inesperada ; tras su máscara, Pía es de hecho una burguesa insatisfecha y perversa en búsqueda de placer a toda costa. Desde la primera escena, en la que se pierde en el coche para ir a casa de su hermana, nos damos cuenta de que esta desorientada y desquiciada. Una noche, la descubrimos en brazos del marido de su hermana. Pero Pia nunca està satisfecha, quiere conquistar a su criado Sergio. Como se niega a sus avances, pierde completamente el control de sí misma e inicia una especie de crisis de histeria. Los directores encadenan escenas oscuras, entre las cuales una en la que Pía toca el piano de pie desnuda ... La música es opresiva, y crea un oscuro velo de locura a su alrededor. Los planes son triviales, fijos, lineares y clásicos ; mientras que la historia pierde todo sentido. Pía arrastra a su hermana en su delirio, y organiza una fiesta grotesca con los criados . El mensaje de la película no es claro, y su historia es ambigua como los personajes sin ideales ni valores.. Los personajes aparecen y desaparecen en un baile inquietante, y el final nos deja perplejos. Una película para las personas especiales !

Argentina on my mind

Critique de Vanille PAITIER

One house, two groups of inhabitants: first there is a wealthy couple, owners of the house, then three domestic workers who take care of the land, and sneak into the house when the couple is away. However, these shenanigans cannot go unseen for long, and are soon discovered, leading to bizarre and comical repercussions. Filmed in rural Argentina, this move depicts the gap between two radically opposite social classes; a rich, haughty, seemingly sophisticated world, and a working-class, grotesque one. Through the film, which doesn’t take sides, you begin to wonder how far apart these worlds really are. Dressed differently, talking differently, acting differently, it seems nothing would unite the characters, yet on many levels they turn out to be alike. However the confrontation between them is full of hatred and spite, illustrating the sad reality, the eternal incompatibility of both social classes. A seemingly unclear and superficial movie, but perhaps misunderstood, taken out of context, thus underappreciated, for it proves to be humoristic, light - try not to judge too quickly.

 

Mercredi 22 mai : NOS HÉROS SONT MORTS CE SOIR

Critique de Vanille PAITIER

Simon, a wrestler known as the “Spectre”, asks his friend Victor to play his adversary, the “Belleville Butcher”. But Victor is troubled by his role, and wants to switch, play Simon’s part, wear the white mask, be the good guy, acclaimed by all. However, the wrestling world isn’t so easy to fool.
Cleverly filmed, packed with complex cinematographic techniques, the movie gives colour to black and white. It is a warm, poetic, living image that captivates the spectator.
We are drawn in the heart of a nostalgic Paris: from small bistros to pinball machines to old vinyl albums.

Pulled inside a world apart, in a past we can only regret, this passionate, rebellious and innocent world of the early 60s. The film reveals a fascination for these wrestlers, these figures in their hour of glory, like long-forgotten superheroes. Through the main course of the action and clever and ironic subplots, we rediscover beauty of this era. The picture is warm, passionate, subtle, the characters endearing: truly worth watching.